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La motivation des élèves
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La motivation des élèves

Par Karine Martin, orthopédagogue pour l'Équipe-choc des services éducatifs complémentaires

La motivation des élèves

La motivation des élèves n’est pas toujours en pente ascendante. La nouveauté du début d’année et l’euphorie de la nouveauté font place à une période plus difficile.

Mais quelles actions nous permettent de soutenir la motivation chez nos élèves?

Il faut d’abord savoir que pour être motivé, il faut avoir un but clair. Vient ensuite la volonté d’atteindre ce but malgré tous les efforts qui devront être déployés pour y arriver.

Soutenir le choix des buts

Faire les choses par choix et par intérêt est en soi une grande source de motivation. Évidemment, la formation générale n’est pas un grand buffet où l’on choisit seulement ce qui nous plaît!.

 

Il est néanmoins possible de mettre en place des actions qui permettent aux élèves de donner sens aux apprentissages. La contamination positive liée à la passion pour un sujet ou une matière en est un bon exemple.

 

Pour éviter la surcharge chez les élèves, segmenter les séquences d’apprentissage en objectifs plus clairs, délimités et atteignables peut être une stratégie intéressante. Rien de plus effrayant qu’un cahier de 300 pages! Le principe des petites bouchées facilite grandement l’engagement et la mise en action.
Prendre le temps d’analyser le cahier, de présenter les attentes, de faire un plan d’action avec l’élève sont autant de moyens de l’aider à voir son cheminement comme une suite de petits sentiers plutôt que comme une immense montagne infranchissable. Après tout, un éléphant ça se mange une bouchée à la fois!

Soutenir la volonté d'agir

Croire qu’on a la capacité de s’améliorer et de réussir est une grande source de motivation permettant de s’engager dans un processus d’apprentissage. C’est ce qu’on appelle l’état d’esprit dynamique.

 

Selon Jason S. Moser et al. (2011), lorsque les élèves qui ont un état d’esprit dynamique portent plus attention à leurs erreurs, activent leur cerveau pour les comprendre et les corriger ce qui fait qu’ils ont plus tendance à s’améliorer que les élèves ayant une vision du cerveau comme étant un élément sur lequel ils ne peuvent influer.
Pour permettre aux élèves de développer l’idée qu’ils ont du pouvoir sur la progression de leurs apprentissages, il est important de leur parler de cette neuroplasticité. Leur expliquer que leur cerveau se modifie lorsqu’ils apprennent. Que chaque apprentissage, peu importe sa nature, entraîne un processus qui fait que de nouveaux neurones sont créés, se réorganisent et bonifient l’efficacité de leur réseau de communication.

 

La rétroaction est un puissant allié de l’état d’esprit dynamique. C’est en effet le feedback qui accompagne les erreurs qui permet d’assurer une progression rapide des apprentissages. Il faut donc assurer une bonne rétroaction en évitant d’attribuer les succès seulement au déploiement des efforts ou à la présence de talent, mais bien en rappelant aux élèves que le succès est un processus impliquant de générer des efforts en utilisant les bonnes stratégies. En conclusion, comme les réussites entraînent la motivation, il faut donc permettre aux élèves d’en vivre le plus souvent possible. N’hésitez pas à leur rappeler que corriger quelque chose d’incorrect est une réussite en soi!

Soutenir le déploiement des efforts

Basées sur l’intelligence artificielle, les recherches de Wilson et al. (2019) ont mis en évidence le taux d’erreur optimal. Ils ont créé un logiciel devant apprendre à classifier binairement (par exemple distinguer les pommes des autres fruits, donc pomme ou non-pomme). Concrètement, le logiciel devait classifier l’item demandé et recevait ensuite une rétroaction en lien avec sa performance. En analysant l’apprentissage et le perfectionnement du logiciel, ils ont constaté que quand le taux de bonnes réponses était trop élevé, celui-ci s’améliorait moins que quand le taux de bonnes réponses était moins élevé. D’un autre côté, quand le taux d’échec, donc de mauvaises réponses était trop élevé, le logiciel ne se perfectionnait pas parce qu’il était trop loin du résultat attendu et qu’il n’avait rien sur quoi appuyer sa réflexion.

 

Ces recherches ont situé le taux d’erreur optimal à 15,87 %. Un taux d’erreur autour de 16 % (ou à un taux de précision de 84 %, c’est selon 😉) nous permet de vivre assez de réussites pour analyser nos erreurs et tenter de les corriger.

Cette étude étant basée sur un algorithme d’apprentissage, il est impossible de tirer des conclusions scientifiques pour l’apprentissage chez l’humain, mais elle vient malgré tout rejoindre l’idée de respecter la zone proximale de développement de l’apprenant. Ainsi, une tâche trop ardue et entraînant un taux d’erreurs trop élevé peut entraîner la démotivation et affecter le grandement le sentiment d’efficacité personnelle, alors qu’une tâche trop simple n’entraînera que très peu d’erreurs ce qui empêchera l’apprenant de progresser et de s’améliorer. Il faut donc garder en tête que l’élève doit impérativement réussir plus qu’il n’échoue et que le feed-back sur ses erreurs est ce qui lui permettra d’assurer une progression rapide.

 

Un bon lien est à faire avec les jeux vidéos. Chaque tableau nous propose de relever un défi nous amenant à progresser, s’améliorer et à relever le grand défi final. La rétroaction y est fréquente et immédiate. Si le premier tableau nous donne trop de fil à retordre, force est de parier que le joueur se désintéresse rapidement du jeu et passe à un autre appel.

En conclusion, comme les réussites entraînent la motivation, il faut donc permettre aux élèves d’en vivre le plus souvent possible. N’hésitez pas à leur rappeler que corriger quelque chose d’incorrect est une réussite en soi!

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