SECFGAFP

Ce site est dédié au personnel scolaire qui offre directement ou indirectement des services de soutien à l'élève, jeune et adulte.

Responsable du projet

 

Karine Jacques

430, boul. Arthur-Sauvé
Saint-Eustache (Québec)
J7R 6V6
 
SEC@CarrefourFGAFP.ca


Soumettre une ressource

 

Vous avez une ressource à nous suggérer? Merci de nous aider à promouvoir la concertation et à initier une démarche dynamique de partage de ressources et d'échange de pratiques et d'expertise entre les différentes ressources enseignantes et professionnelles des centres.

SEC@CarrefourFGAFP.ca

 
 
Comme une école : un partenariat pour la persévérance scolaire
6242
post-template-default,single,single-post,postid-6242,single-format-standard,stockholm-core-1.2.2,select-theme-ver-5.3,ajax_fade,page_not_loaded,side_area_slide_with_content,wpb-js-composer js-comp-ver-7.0,vc_responsive
Title Image

Comme une école : un partenariat pour la persévérance scolaire

Comme une école : un partenariat pour la persévérance scolaire

Écrit par Frédéric Bougie-Auger, enseignant de mathématique
Stéphanie Langlois-Demers, enseignante de français
Anaël Cotnareanu, psychoéducatrice au Carrefour jeunesse-emploi de Sherbrooke

Comme une école est un service offert depuis près de huit ans en partenariat entre le Centre d’éducation des adultes St-Michel et le Carrefour jeunesse-emploi (CJE) de Sherbrooke. Il s’agit d’une classe alternative, c’est-à-dire une classe qui sort du cadre institutionnel et qui s’adresse à une clientèle fragilisée dont la principale caractéristique est d’être difficilement scolarisable sans filet de sécurité autour d’elle. Il s’agit ni plus ni moins du dernier intermédiaire entre la possibilité de scolarisation de pour ces élèves et le décrochage de ceux-ci.

 

La classe est située dans un des locaux du CJE, un milieu chaleureux qui ne rappelle pas l’ambiance scolaire habituelle (aucun son de cloche, milieu relativement petit). Elle peut accueillir un maximum de 18 élèves, ce qui facilite le lien de proximité avec l’enseignant. De plus, une psychoéducatrice du CJE est attitrée aux élèves de la classe. Plus de 80 % de son mandat consiste à offrir un suivi psychosocial aux élèves. Elle travaille entre autres avec eux à surmonter les obstacles qui freinent leur réussite éducative et peut les référer à d’autres services au besoin. De plus, les élèves bénéficient facilement et rapidement des autres services offerts par le CJE comme les services d’orientation et de recherche d’emploi puisque la classe est située dans leurs locaux.

Depuis le début du service, ce sont les matières de base (français et mathématiques) qui sont offertes à raison de trois périodes par matière par semaine. Les élèves qui fréquentent Comme une école peuvent conséquemment avoir jusqu’à un total de 20 heures par semaine de cours. Cependant, les horaires varient selon les besoins et les habitudes de vie des élèves et il n’est pas rare de voir des horaires s’ajuster en cours de route.

Portrait de la clientèle

Les élèves de Comme une école sont touchés par d’importantes problématiques d’ordre personnel, psychosocial ou d’apprentissage. Notons des problématiques d’assiduité, des problématiques en santé mentale (anxiété, dépression, trouble de personnalité limite, etc.), des problèmes d’adaptation, des problématiques de dépendance (toxicomanie, alcool, jeux vidéo, etc.) la gestion de la monoparentalité, des difficultés d’apprentissage, la précarité financière, des besoins fondamentaux non comblés, l’instabilité résidentielle, la problématique de désaffiliation sociale, des difficultés au niveau des habiletés sociales et des troubles de comportement. Il peut aussi s’agir d’adultes référés par Service Québec. Dans tous les cas, les élèves sont aux prises avec des difficultés ou des problématiques qui font en sorte que leur fonctionnement global ne cadre pas avec les normes d’un centre d’éducation des adultes.

 

Il n’y a pas de cas d’exclusion à Comme une école. Si le fonctionnement de la classe ne convient pas à l’élève, on lui propose un plan de sortie, on ferme son dossier et quand il est prêt à revenir, il peut le faire. Donc, lorsqu’un élève n’est pas totalement prêt à retourner à l’école, la classe peut devenir une porte d’entrée vers sa scolarisation. Les enseignants et la psychoéducatrice utilisent alors le volet scolaire comme un outil parmi d’autres – lien significatif et influence positive – pour parvenir à maintenir l’élève à l’école, pour l’accrocher ou le raccrocher.

L'objectif du service

L’objectif principal du service est de faire vivre aux élèves une expérience positive en lien avec le milieu scolaire. Cette expérience pourra ensuite être transposée dans la poursuite des études ou dans une expérience socioprofessionnelle. Avoir l’occasion à Comme une école de développer son sentiment de compétence et une croyance plus forte en ses capacités d’apprenant permettra aux élèves d’aller chercher les prérequis et d’éviter de vivre un autre abandon scolaire.

À cet effet, le service permet également de créer un filet de sécurité pour les élèves rencontrant des difficultés d’apprentissage ou psychosociales trop importantes, soit par la valorisation d’un chemin plus court ou par le référencement de l’élève vers d’autres services du CJE, du Centre St-Michel ou dans d’autres organismes, et ce, grâce au partenariat entre les milieux.

L'approche

L’approche préconisée à Comme une école en est une sur-mesure, individualisée, en réponse aux besoins de la personne. Il n’y a pas de règles strictes hormis le respect de soi et des autres. Les élèves peuvent écouter de la musique, prendre des pauses au besoin, arriver et partir selon leurs habitudes de vie. Cependant, les enseignants et la psychoéducatrice cherchent le plus possible la normalisation pour les élèves, mais de manière graduelle. Dans cette optique, on peut observer certaines disparités entre ce qui est attendu chez les uns de ce qui est attendu chez les autres. Étonnamment, c’est un milieu sans intimidation ni jugement. Les interventions sont individualisées et les objectifs scolaires sont fixés en considérant le volet psychosocial de chacun, ce qui demande une grande concertation entre l’intervenante et les enseignants. S’ils le désirent, les élèves sont accompagnés à tous les niveaux dans leur démarche.

Qualifications et aptitudes requises des intervenants

Afin de favoriser et de maintenir la réussite d’un tel service, des enseignants empathiques, sensibles et créatifs face aux problématiques vécues par les élèves sont indispensables. De plus, la présence d’un professionnel en relation d’aide qualifié est primordiale. Des rencontres hebdomadaires se font afin qu’ensemble, enseignants et intervenante puissent faire un suivi serré du groupe. En équipe, ils cherchent les meilleurs outils et les meilleures approches pour accueillir les élèves, pour les soutenir, pour les encourager, pour les mener vers des succès qu’ils soient personnels et/ou scolaires. À cet effet, le soutien du CEA favorise la consultation et l’interprétation plus rapide et efficace des DAP (dossier d’aide particulière) des élèves.
Les enseignants sont présents pendant deux périodes de dîner ce qui donne lieu à des échanges avec les adultes qui restent. De plus, des rencontres bisannuelles sont prévues entre un des enseignants, la psychoéducatrice et chacun des élèves pour faire un bilan, pour verbaliser les réussites et établir de nouveaux objectifs.

 

Pour un élève aux prises avec des problématiques personnelles importantes, Comme une école est une solution qui lui permet de renouer avec l’école de manière positive grâce à la souplesse de la structure du service ainsi qu’à la volonté des enseignants et de l’intervenante.
Depuis 8 ans, le service évolue et accueille de plus en plus d’élèves de tous horizons. Avec la disparité dans la clientèle scolaire que l’on observe aujourd’hui, nul doute que ce service devrait faire boule de neige et inspirer d’autres centres d’éducation à faire de même.